La consommation du cannabis et l’intériosation/extériosation de symptômes chez les jeunes : une étude basée sur la population canadienne

Journal of Adolescent Health

Une étude menée auprès d'adolescents canadiens a révélé une association entre la consommation de cannabis et les symptômes de troubles psychiatriques tels que l'anxiété, la dépression, le trouble des conduites et le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Les données ont été recueillies auprès de presque 11 000 Ontariens âgés de 12 à 17 ans.

Les adolescents qui consommaient du cannabis une ou plusieurs fois par semaine avaient environ deux fois plus de chances de présenter des symptômes élevés d'anxiété et de dépression que leurs pairs qui n'en consommaient pas. Comparativement, les adolescentes qui consommaient du cannabis une ou plusieurs fois par semaine avaient plus de trois fois plus de chances de présenter des symptômes élevés d'anxiété et de dépression que leurs pairs qui n'en consommaient pas. Les chercheurs ont considéré que les 20 % des participants présentant les niveaux les plus élevés d'anxiété et de dépression avaient des « symptômes élevés ».

En ce qui concerne les symptômes du trouble des conduites et du TDAH, les consommateurs masculins fréquents de cannabis avaient une probabilité environ deux fois plus élevée de présenter ces symptômes, et les consommateurs féminins fréquents avaient une probabilité environ cinq fois plus élevée que leurs pairs non-consommateurs. La consommation de cannabis deux fois par mois ou moins était également associée à des symptômes élevés, mais dans une moindre mesure que la consommation hebdomadaire de cannabis.

Ces résultats tiennent compte des différences d'âge, de tabagisme, de consommation excessive d'alcool, de parentalité positive et de parentalité négative ou inefficace. Dans cet ensemble de données, des facteurs tels que l'intimidation, la naissance à l'extérieur du Canada, le revenu du ménage, l'activité physique et le fait de vivre dans un ménage monoparental n'étaient pas systématiquement différents entre les participants consommateurs et non-consommateurs de cannabis.

Les points forts de l'étude comprennent le vaste échantillon représentatif et le fait que les adolescents ont répondu seuls aux questionnaires sur un ordinateur, ce qui augmente la probabilité d'une déclaration honnête. Les limites incluent la nature autodéclarée des données et le fait qu'elles ont été collectées à un seul moment. Il est donc difficile d'évaluer si la consommation de cannabis provoque les symptômes, si les symptômes provoquent la consommation, ou ni l’un ni l’autre. Les chercheurs soulignent que d'autres études suggèrent que les adolescents peuvent utiliser du cannabis pour s’auto-soigner des symptômes de la dépression, de l'anxiété et du TDAH.

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Girgis, J., Pringsheim, T., Williams, J., et al. Cannabis Use and Internalizing/Externalizing Symptoms in Youth: A Canadian Population-Based Study. Journal of Adolescent Health.  Published: January 4, 2020. https://doi.org/10.1016/j.jadohealth.2020.01.015.