L’influence du cannabis sur le fonctionnement cognitif des adolescents et des jeunes adultes : Une étude systématique et une méta-analyse

Jama Psychiatry

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L’usage fréquent de cannabis inhibe légèrement le fonctionnement cognitif. Cependant, après au moins 72 heures d’abstinence, cet effet disparait. C’est ce que nous révèle un article dans lequel les données tirées de 69 études pertinentes – touchant plus de 8 000 adolescents et jeunes adultes – ont été compilées et analysées ensemble.

Les chercheurs ont décelé une légère différence entre les usagers fréquents du cannabis et les non-usagers au niveau des fonctions cognitives, telles que l’attention, l’apprentissage et la mémoire. Pour donner une idée de l’ampleur de cet effet, si nous avions à sélectionner un participant de chaque groupe au hasard, le non-usager obtiendrait de meilleurs résultats dans des tests cognitifs environ 57 pour cent du temps – un faible effet. Si nous illustrions la performance de ces deux groupes sur un graphique, 90 pour cent des données des deux groupes se chevaucheraient (inscrivez 0,25 sur cette page Web pour visualiser l’ampleur de l’effet).

Cependant, l’ampleur de l’effet dans la vie réelle est probablement un peu plus faible, affirment les chercheurs. Les études incluses dans cette méta-analyse présentent un certain biais et ne tiennent pas pleinement compte des facteurs de confusion, tels que le statut socio-économique. Si ces facteurs étaient pleinement pris en compte, on pourrait s'attendre à ce qu'un non-usager de cannabis sélectionné au hasard obtienne de meilleurs résultats qu'un usager fréquent dans environ 54 pour cent des cas, et à ce que 95 pour cent des données des deux groupes se chevauchent.

Les chercheurs ont également constaté que l'âge au moment de la première consommation de cannabis, les caractéristiques sociodémographiques, les caractéristiques cliniques (par exemple, la dépression) et l'année de publication de l'étude en question ne permettaient pas de savoir si l’usage de cannabis avait un effet sur le fonctionnement cognitif. Lorsque les chercheurs ne tenaient compte que des études qui imposaient une période d’abstinence de 72 heures, il n’y avait aucune différence de fonctionnement cognitif entre les usagers fréquents de cannabis et les non-usagers.

Pour terminer, il est important de considérer que cette étude se concentre uniquement sur le fonctionnement cognitif. À partir de ces données, nous ne pouvons pas affirmer si la consommation de cannabis a un effet sur les résultats de santé physique et mentale, tels que la fonction pulmonaire, la motivation et la psychose.

Pour accéder à l’article intégral, cliquez ici.

Scott JC, Slomiak ST, Jones JD, et al. Association of Cannabis With Cognitive Functioning in Adolescents and Young Adults: A Systematic Review and Meta-analysis. Jama Psychiatry. 2018 Jun;75(6):585-595. DOI: 10.1001/jamapsychiatry.2018.0335.